Octobre 2016 - Mai 2020
Il y’a de cela quatre ans Reniss nous dévoilait son tout premier album “TENDON” composé de 10 titres et d’où est issu le titre “La Sauce” qui a su la propulser sur les plus grands charts du continent.
Aujourd’hui, après plusieurs singles et quelques EP, elle nous revient plus fraîche que jamais avec des sonorités anciennes des années 60 et 70. Un véritable paradoxe !
S’il est vrai qu’on n’a pas eu l’opportunité de s’ennuyer pendant l’intervallum entre les deux albums, une chose demeure néanmoins évidente, on en avait marre de rester sur notre faim. Effectivement, on tournait un peu sur du surplace et on consommait du réchauffé de l’album précédent mis à part l’EP « Reniss Chante Les Classiques » sorti en Mars 2017 à l’occasion de journée internationale de la femme qui nous a beaucoup plu par ailleurs bien que c’était des reprises de chansons africaines célèbres.
Abstraction faite de cet EP, disons tout simplement que le reste était largement des pâles copies de son tube « La Sauce », ce qui revêtait une touche omniprésente de déjà-vu.
En français « futur » ou « avenir », “NZO” est un mot issu du dialecte d’origine de la chanteuse le “Ngemba” qui trouve ses racines dans les profondeurs de la région du nord-ouest Cameroun.
L’album en lui-même
Sur la forme, l’album est composé d’un total de 12 titres à savoir :
Comme vous pouvez le constater, seuls dix de ces titres relèvent de l’exclusivité car nous avons déjà consommé “On dit quoi ?” et “Mbeng et le feu sort” qui ont connu un succès plutôt moyen à leurs sorties. Maintenant, les titres “Daddy Nzo” et “Mami Nzo” quant à eux ne sont pas de la chanteuse mais plutôt de ses parents ( peut-être lorsqu’on se fie aux mots daddy et Mami ) et sont des extraits de conseils de ces derniers.
Sur le fond, on a droit à un melting-pot de plusieurs sonorités et rythmes à l’instar du Makossa, du Kwassa-kwassa, du Kwaito ou encore du Highlife.
Des situations du quotidien à l’amour en passant la religion et les faits sociaux, Reniss aborde une pléthore de thématiques dans cet opus. Une vraie prouesse, lorsqu’on observe l’univers musical camerounais de ces derniers temps qui ne cesse de manquer d’originalité.
Parlant d’originalité, il est important de souligner que “NZO“ est un album comme on en trouve plus sur le marché discographique. Diversité, découverte, voyage et multiculturalisme sont les mots phares qui le décrivent. Rien de surprenant lorsqu’on sait qui a été à la production de cette œuvre.
En effet, produit et dirigé artistiquement par Jovi lui-même, “NZO” est à l’image de toutes les sonorités qui sortent des studios du label New Bell Music c’est-à-dire riches en couleurs, en originalité, en diversité culturelle et fortement agrémentées du style “Mboko”.
Linguistiquement, la fusion entre les langues (Français, Anglais, Pidgin et Nguemba) favorise la compréhension des différentes chansons de l’album même s’il est vrai qu’on ne pourrait saisir ce qui est dit dans certaines d’entre elles qui sont chantées en dialecte.
Cependant concernant la voix, on ne pourrait demander la justesse de Céline Dion à une chanteuse typiquement africaine dans son style et son grain vocal car lorsqu’on essaie d’apporter trop de perfection à ce genre musical, on se retrouve avec des chansons vide d’âme et d’origine.
Alors, en fin de compte, nous pouvons retenir de ce nouvel album qu’il y’a encore du bon dans la musique camerounaise actuelle loin de la monotonie accrue qui la caractérise depuis plusieurs mois. La preuve qu’il faut beaucoup chercher, fouiller, expérimenter et surtout découvrir des nouveaux horizons (nouveaux styles musicaux )pour pouvoir se réinventer et faire de la musique de qualité qui ne sombre pas dans la trivialité.
Cette constate quête d’originalité et de nouvelles tendances offre une place de choix au label New Bell Music ainsi qu’à ses artistes dans la sphère musicale camerounaise.
Terminons ce décryptage avec une pensée qui résume avec perfection “NZO”.
« La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié. » - Édouard Herriot
Étudiant en Communication des Organisations à l’École Supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication du Cameroun, je suis passionné de culture et de photographie. Des passions qui me poussent à faire parler ma plume de temps à autre.
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