L’agriculteur camerounais mérite également un statut !

L’agriculteur camerounais mérite également un statut !

L’agriculteur camerounais mérite également un statut !

L’agriculteur camerounais mérite également un statut !


C’est sur cette note que se sont clôturés les échanges entre la société civile et les hommes de médias à l’occasion d’un atelier de plaidoyer pour la prise en compte optimale de la dimension genre, dans les politiques publiques du secteur de développement rural, organisé par le COSADER et PLANOSCAM du 23 au 24 juillet 2021 à Édéa.

Plus qu’un simple paysan, l’agriculteur occupe une place de choix dans le développement d’un pays et de sa population. Il est celui-là qui assure la survie alimentaire d’une nation bien au-delà de son environnement rural immédiat. Malheureusement, sa reconnaissance comme tel souffre encore d’un certain nombre de parapets qui empêchent son épanouissement au sein de la société camerounaise. Une triste réalité qu’a tenue à souligner Mme. Christine ANDELA, Présidente du Collectif des ONG pour la Sécurité Alimentaire et le Développement Rural (COSADER) :


« Dans le secteur de développement rural, le COSADER mène depuis plus de huit ans un plaidoyer en faveur d’une loi d’orientation agricole, parce que le paysan dans son ensemble n’a pas de statut. Le paysan n’a aucun statut au Cameroun. C’est pourquoi quand vous lui demandez : « qu’est-ce que tu fais », il vous répond : «  je ne fais rien ». Pourtant il est au champ tous les jours. Le travail du paysan n’est pas considéré comme un travail ; même pas comme une profession, ça n’existe pas. »

Loin de ce qui se fait sous d’autres cieux à l’instar de l’hexagone, où l’agriculteur bénéficie d’un statut légal et d’une protection sociale que lui confère son occupation, au Cameroun il demeure jusqu’à présent un marginal de la société en quête de légitimation. Une situation encore plus critique lorsqu’il s’agit d’y ajouter la dimension genre, sachant que les femmes sont majoritairement impliquées dans le secteur du développement rural. 

L’agriculteur camerounais mérite également un statut !

Malgré cette proportion considérable, les femmes sont celles qui sont davantage victimes de discriminations, comme le démontre l’étude sur les discriminations subies par les femmes dans le secteur du développement rural (réalisée et restituée en juin – juillet 2021) et celle sur la budgétisation sensible au genre (réalisée et restituée en janvier 2021). Toutes menées dans le cadre du projet de Renforcement des Capacités de la Société Civile dans le Contrôle Citoyen des Finances Publiques (ROSFIP). Un projet chapeauté par la Plateforme Nationale des Organisations de la Société Civile du Cameroun (PLANOSCAM) COSADER, avec l’appui de l’Union Européenne partenaire financier. 

Actrices importantes du développement rural, elles sont celles qui en plus de passer des longues heures dans les plantations, s’occupent également des foyers et de l’éducation des enfants. Nonobstant ce truisme, les femmes et les filles font partie des personnes les plus exposées à la pauvreté et au manque d’accès aux actifs, à l’éducation, aux soins de santé et à d’autres services essentiels.  

L’agriculteur camerounais mérite également un statut !

Une situation qui ne devrait plus être alarmante à cette époque au vu de toutes les réformes internationales et politiques publiques nationales engagées pour éradiquer ces discriminations et faciliter la prise en compte de la dimension genre. Notamment, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Déclaration et le Programme d’action de Beijing ou encore le Programme phare de développement durable à l’horizon 2030, dont les objectifs comprennent l’égalité des sexes, l’éradication de la pauvreté et de la faim, la promotion d’emplois décents pour toutes et tous, et la lutte contre le changement climatique comme l’explique ONU femmes sur son site web. 

Au niveau national, le Cameroun a également pris des mesures en faveur de l'égalité des sexes.  Un élément clé de ces mesures est la création du Ministère de la promotion de la femme et de la promotion de la famille, dont la mission principale est d'œuvrer à l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et des filles et à la promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes dans  les sphères politique, économique, sociale et culturelle.  Outre la création de ce ministère, le pays a mis en place de nombreuses dispositions légales afin de lever les barrières à une participation plus équitable des hommes et des femmes à la vie nationale.

Une pléthore de dispositions légales visibles et vérifiables regroupées dans une brochure élaborée en 2020 par le Bureau Central des Recensements et des Études de Population (BUCREP) à l’occasion de la célébration de la 35ème édition de la Journée Internationale de la Femme, sous le thème « Promotion de l’égalité et protection des droits de la femme à l’horizon 2020.  Un document qui revient de manière détaillée sur les actions menées au Cameroun en matière de promotion et de protection des droits de la femme. Il s’articule autour de quatre grands axes à savoir :

  • le contexte international ;
  • le contexte national ;
  • les tendances depuis 1995 ;
  • les perspectives en vue de l’atteinte de la parité 50-50.

Des avancées significatives et surtout appréciables qui laissent entrevoir un avenir plus reluisant pour la prise en compte optimale de la dimension genre dans les politiques publiques au Cameroun. 

Cependant, lorsque nous revenons sur le secteur du développement rural, on se heurte à nouveau à une rambarde qui est celle de l’absence d’une loi agricole qui permettrait aux acteurs du monde rural de bénéficier d’un statut légal qui fixerait les droits et devoirs des acteurs ruraux.  

En somme, cet atelier a permis aux journalistes et acteurs de la société civile invités de s’approprier le plan de plaidoyer adopté lors de l’atelier des 15 et 16 juillet 2021 à EDEA. Cette fois-ci avec pour cibles, les pouvoirs publics (Parlementaires, représentants de 05 ministères sectoriels), élus locaux et autorités traditionnelles. Un atelier qui a abouti à l’élaboration d’un plan de plaidoyer séquencé en cinq (05) axes, savoir :

  • Plaidoyer pour l’adoption d’une Loi organique sur la Parité Genre dans tous les secteurs;
  • Plaidoyer pour la coordination effective par le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF) de l’action des parties prenantes en matière de promotion du genre;
  • Plaidoyer pour l’accès des femmes au foncier;
  • Plaidoyer pour le renforcement du leadership féminin en milieu rural;
  • Plaidoyer pour l’accélération du processus de décentralisation au Cameroun.

Des objectifs qui nous ont conduit au terme de cet atelier auquel nous avons participé le week-end dernier. Une excellente manière de  construire une alliance stratégique entre acteurs de la société civile et hommes de média dans l’optique d’influencer efficacement la prise en compte de la dimension genre dans les politiques publiques du secteur de développement rural au Cameroun.


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