A la découverte de Didier LEFA

A la découverte de Didier LEFA

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Alors pour les personnes qui connaissent juste ton nom peux-tu leurs dire en quelques mots qui est Didier LEFA.

Pour ceux qui ne le savent pas, je suis Didier LEFA, photographe professionnel depuis 3 ans environ.

À quand date ton amour ou ta passion pour la photographie et depuis combien de temps tu t’exerces de manière professionnelle.

Ma passion pour la photographie date de 2010. Je commence à prendre mes premiers clichés en amateur à l’aide d’un petit appareil photo compact. Je photographiais des amis, des paysages, etc. Une passion que j’hérite de ma tante qui elle aussi est photographe professionnelle dans le domaine du sport. Et comme je l’indiquais plus haut, ça va aujourd’hui à 3 ans que j’exerce ce métier de manière professionnelle.


Le métier de photographe est un de ces métiers très mal vu par les parents africains. Comment est-ce que ta famille a accueilli ton choix de carrière et par ailleurs pourquoi ce choix ?

Le métier de photographe est un de ces métiers très mal vu par les Africains. c'est  vrai surtout dans ma famille. Chez moi, quand j’ai dit à mon père que je voulais devenir photographe, il m'a dit que je rejoins les « écuries ». Il se moquait de moi, il disait que ce n'est pas un métier, que je ne gagnerais rien en le faisant , que je perds mon temps. Il voulait que je fasse les concours comme les autres là (ENAM, EMIA, etc.). Ces concours d'Etat quoi. Mais moi ça ne me plaisait pas parce que je suis quelqu'un qui est amoureux de sa liberté. J'aime m'exprimer. ça a été un véritable combat chez moi. Jusqu'à présent c'est toujours un combat pour que mon père l’accepte. Ma mère a accepté ça et est l'une de mes premières fans , depuis j'ai vraiment mis mon cœur à la photographie. Elle est une des personnes qui me soutiennent le plus.

Quel est ton style de photographie ? Qu’est ce qui inspire ?

Mon style photographique, je ne peux pas encore me situer sur ce point car je me cherche encore. Je cherche encore, j’expérimente tout et nul doute que je finirais par trouver. En général il y’a deux choses qui m’inspirent : les regards, par là je veux dire le regard des personnes, l’intensité qu’on peut voir dans les regards, cette chaleur, ce feu qui est dans le regard des gens et qui chez certaines personnes est à la fois séduisant et attirant. La nature aussi m’inspire beaucoup. j’aime filmer ce qui bouge des animaux ou des humains, parfois les feuilles. C’est plus les trucs qui m’inspirent mais le regard vient en premier

A la découverte de Didier LEFA

Comment est-ce que tu t’es formé dans ce métier étant donné qu’il y’a pas d’école spécialisée dans ce domaine ?

C’est vrai qu’il y’avait pas d’écoles spécialisées dans la photographie au Cameroun. C’est récemment que certaines écoles du genre ont commencés à voir le jour. Mais j’ai été formé à l’aide des cours en ligne, sur YouTube plus précisément. Je regardais et je continue de regarder beaucoup de tutoriel pour avoir des idées et certaines techniques. Mais dans mes tout début, c’est ma tante qui m’a formé, elle m’a formé en m’apprenant quelques bases de la photographie. Ça a pris environ deux mois puis elle est retournée en Europe et à partir de là j’ai appris tout seul (avec l’aide des tutoriels aussi) en allant faire des photos même gratuitement dans les boîtes de nuits pour apprendre à filmer de nuit. Je faisais des photos gratuitement à des amis en journée, je faisais beaucoup de photos de voyage parce que je voyageais beaucoup. Je faisais des petits road trips juste pour filmer et ça me plaisait . Je ne connaissais pas la retouche mais seulement les plans et tout. C'est ça qui me plaisait. Quant à la retouche, ce n'était pas un truc que je maitrisais . J’utilisais l’application Picasa pour retoucher les photos. Je ne connaissais pas qu’il y’avait des outils tel que Photoshop par exemple. C’est ma tante qui m’en a parlé et j’ai commencé à apprendre Photoshop et Photoshop Lightroom pour retoucher les photos.

Quel regard portes-tu sur la profession de photographe au Cameroun ? Penses-tu qu’elle se porte bien ? Si non, Qu’est ce qui la freine ?

Le métier de photographe au Cameroun est marginalisé, je dirais même très marginalisé parce que les mentalités sont encore trop rétrogrades, elles sont trop primaires et le public a déjà été habitué à ce qu’on appelle les « photographes made instant ». Ils ont mal habitué le public ,public habitué à des photos de moins bonne qualité. Du coup lorsque tu dis à un client que la photo coûte 2000, 2500 voir 5000, tu te prends une marée d’insultes mais pour ceux qui acceptent, ils sont toujours bluffer une fois le résultat entre leurs mains. Le but pour moi aujourd’hui c’est d’éduquer le client sur le fait que la photographie ce n’est pas seulement des clics sur un bouton de l’appareil photo mais il y’a toute une science, une âme , toute une ingénierie derrière pour avoir des photos de très belle qualité. Le public doit apprendre à respecter la profession de photographe car lorsque tu dis à certaines personnes que tu es photographe, c’est à peine s’il ne se moque pas ouvertement de toi car ne considérant pas la photographie comme un métier. Au Cameroun c’est compliqué de vivre d’une profession de photographe ce qui n’est pas le cas ailleurs. Nul doute que nous y parviendrons un jour mais avant cela il faut éduquer le client .

A la découverte de Didier LEFA

Face aux téléphones de plus en plus performants en termes de caméra, est-ce que la profession n’est-elle pas menacée ? Surtout face à ce nouveau type de photographes qu’on appelle « phonographes » ?

Les téléphones en termes de photo sont de plus en plus performants mais pour moi je reste convaincu qu’ils ne pourront pas effacer des tablettes les appareils photos professionnels. Les phonographes sont des personnes très inspirés qui pour la plupart n’ont pas la possibilité d’avoir un appareil photo professionnel, du coup ils font un peu avec les moyens de bords. Mais j’en connais qui ferais des merveilles avec un appareil photo professionnel.

 Alain NGANN ou Malick SIDIBE ?

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(Rires) Le duel ; Alain Ngann pour sa maitrise de la lumière mais j’ai aussi un penchant pour Malick Sidibé « l’œil de BAMAKO ».  donc je dirais Alain NGANN

Tu es également très connu comme étant le « screenshoter » attitré de Twitter, d’où te viens cette idée ?

A la base mon nom était « ton photographe ». J’ai vu que les gens ne s’intéressaient pas trop à la photographie sur Twitter donc pour me faire connaitre, j’ai d’abord commencé à faire des screenshots et des collages. Certains collages portaient et un jour y’a un qui a été tellement virale et c’est ce collage qui a fait que je sois connu. Il y’a un ami qui s’appelle Thierry, moi je l’appelle TH qui m’avait dit « tu aimes les screenshots, pourquoi sur Twitter tu mets ton photographe ? Change ton nom. » Je me suis dit que ça peut être une bonne idée, mélanger la photographie et les screenshots et c’est ainsi que j’ai opté pour « ton screenshooter » et depuis ce jour c’est ainsi qu’on m’appelle sur Twitter. Sur ce plan, je peux dire que TH m’a beaucoup aidé à trouver et avoir une personnalité vue que je suis quasiment le seul, voir le seul qui utilises ce nom sur Twitter. J’aimerais même l’utiliser pour mon label. Voilà en gros l’histoire dernière ce nom ; merci TH.

Un conseil pour les jeunes qui aimeraient se lancer dans ce métier ?

Le conseil que je pourrais donner à mes cadets c’est d’être patient, ne surtout pas se précipiter. Être extrêmement passionné, mettre en avant l'amour pour la photographie avant l'argent. Si tu mets l'argent avant Ta passion , tu ne résisteras pas plus d’une année car lorsque tu vas te rendre compte que l’on ne te payes pas selon la valeur de ton travail, tu vas progressivement te décourager. L'idée étant de ne jamais se dire qu’on a pas le matériel. Qu’on ne peut pas faire tel ou tel chose. Avec le temps ça viendra. Moi je n'ai pas commencé avec tout le matériel que j'ai aujourd'hui mais juste une petite caméra. Je faisais des photos, même si on ne me payais pas, ma passion l’emportait toujours et c’est ainsi que j’ai pu tenir et que je continu à tenir aujourd’hui.


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